remontrance

remontrance

remontrance [ r(ə)mɔ̃trɑ̃s ] n. f.
• 1194; de remontrer
1(Surtout au plur.) Critique motivée et raisonnée adressée directement à qqn pour lui reprocher son attitude. admonestation, avertissement, blâme, observation, réprimande, reproche, semonce. Faire des remontrances à un enfant. « L'orgueil a plus de part que la bonté aux remontrances que nous faisons à ceux qui commettent des fautes » (La Rochefoucauld).
2Hist. Discours par lequel le Parlement présentait au roi les inconvénients d'un édit, d'une loi. supplication. Droit de remontrance du Parlement. Remontrances et doléances des états généraux.

remontrance nom féminin (de remontrer) Observation ayant un caractère de reproche : Faire de sévères remontrances à un enfant.remontrance (synonymes) nom féminin (de remontrer) Observation ayant un caractère de reproche
Synonymes :
- blâme
- réprimande

remontrance
n. f. (Surtout au Plur.) Observations, reproches.

⇒REMONTRANCE, subst. fém.
A. — Surtout au plur. Discours par lequel on montre à quelqu'un ses torts, ses erreurs, pour l'engager à se corriger. Synon. réprimande. Faire de sévères remontrances à un enfant; adresser à qqn d'amicales remontrances. Ce que n'avaient pas fait les insolences sublimes et burlesques du capitaine, la remontrance courtoise de mon père jeta monsieur de Lessay dans une colère furieuse (A. FRANCE, Bonnard, 1881, p. 399). Des soldats italiens (...) passé six heures du soir, s'arrogeaient le droit, hier et avant-hier soir, de canarder les passants attardés; ce qui leur valut, me dit-on, de vives remontrances de la Kommandantur (GIDE, Journal, 1942, p. 149).
Geste de remontrance. Au moment où j'allais faire tout de même un petit geste de remontrance pour interrompre ces grossièretés, elle s'est rebiffée et elle m'en a cassé un morceau à moi-même (CÉLINE, Voyage, 1932, p. 605).
B. — HIST. DES INSTIT.
1. Au plur. Discours adressé au roi par le Parlement, ou les autres cours ou encore par les États ou assemblées de notables, à l'occasion de l'enregistrement d'une ordonnance pour faire état de ses inconvénients éventuels. Itératives remontrances. Le Parlement de Paris, dans ses remontrances sur le ministère de Mazarin, rappela les promesses de Henri IV (STAËL, Consid. Révol. fr., t. 1, 1817, p. 113):
1. [Le Parlement] de Paris enregistra sans sourciller la liberté du commerce des grains, la commutation de la corvée, la création des assemblées provinciales; mais, sur l'impôt du timbre, il rédigea des remontrances et, quant à la subvention territoriale, il la rejeta en se référant tout net aux états généraux.
LEFEBVRE, Révol. fr., 1963, p. 117.
P. ext. Protestation officielle élevée contre le pouvoir ou ses représentants. Tous vos maréchaux (...) supplièrent eux-mêmes Buonaparte à Wilna, il y a deux ans, d'arrêter sa course sanglante à travers notre sainte Russie. Dès le mois de juin dernier, lors de l'armistice, ils ont renouvelé leurs remontrances! (ADAM, Enf. Aust., 1902, p. 144):
2. ... sir Edward Grey... C'est un beau type de diplomate (...). Je sais qu'il a été personnellement scandalisé par le ton de l'ultimatum. Vous avez vu qu'il avait aussitôt agi avec la plus grande fermeté, à la fois par ses remontrances à l'Autriche et par ses conseils de modération à la Serbie.
MARTIN DU G., Thib., Été 14, 1936, p. 346.
2. Au sing. Droit de remontrance. Faculté d'adresser au roi des remontrances. Quelle que soit votre opinion à ce sujet, messieurs, je dois vous prévenir que nous n'accordons pas ici, comme en France, aux parlements et aux cours souveraines le droit de remontrance (SCRIBE, Bertrand, 1833, IV, 5, p. 198). Le Parlement, corps judiciaire, avait pris un caractère politique. Chargé d'enregistrer les édits, il les examinait et il participait ainsi au pouvoir législatif. Il s'était formé chez lui des traditions et des doctrines. Muni du droit de remontrance, il critiquait le gouvernement, il se donnait un air libéral (BAINVILLE, Hist. Fr., t. 1, 1924, p. 148).
Prononc. et Orth.: []. Ac. 1694, 1718: -monstrance; dep. 1740: -montrance. Étymol. et Hist. 1. XIVe s. [date du ms.] « exposition, discours » (E. PRAROND, Cartulaire du comté de Ponthieu, p. 28: remontrance de homme est escoulourgable); fin XIVe s. (FROISSART, Chron., éd. G. Raynaud, t. 9, p. 27: amiables traitiez et remonstrances d'amour); 2. 1450 « admonestation, avertissement » (Arch. du Nord, B 1684, f ° 153 v °: refrener [villenies et injures] par paroles et remonstrances); 3. a) 1468 « doléance adressée au roi (ici, par un particulier) » (Ordonnances des Rois de France, t. 17, p. 148): b) 1568 hist. « observations adressées au roi par le parlement » (BONAVENTURE DES PÉRIERS [attribution douteuse], Nouvelles récréations et joyeux devis, CXXVI, éd. L. Lacour, t. 2, p. 379: telles remonstrances). Dér. de remontrer; suff. -ance. Fréq. abs. littér.: 239. Fréq. rel. littér.: XIXe s.: a) 488, b) 388; XXe s.: a) 303, b) 208.

remontrance [ʀ(ə)mɔ̃tʀɑ̃s] n. f.
ÉTYM. 1194; de remontrer.
1 Critique motivée et raisonnée adressée directement à qqn pour lui reprocher son attitude. Admonestation, avertissement, blâme, critique, harangue, homélie, 2. mercuriale (2.), objurgation, observation, représentation, réprimande, reproche, semonce, sermon (→ Penaud, cit. 1).(Surtout au plur.). || Faiseur (cit. 12) de remontrances. Prêcheur. || Ne pas épargner, ne pas ménager (cit. 5) les remontrances à qqn (→ Haranguer, cit. 9). || Faire des remontrances à un enfant pour lui faire honte, l'engager à se corriger ( Chapitrer).Par métaphore. || Les remontrances de la conscience, de la raison… (→ Cœur, cit. 160).REM. Dans la langue ancienne et classique, remontrance n'implique pas forcément de reproche. — Remonstrance du peuple de France, discours en vers de Ronsard (1563).
1 Dans ce récit je prétends faire voir
D'un certain sot la remontrance vaine.
La Fontaine, Fables, I, 19.
2 (…) un pourceau d'Épicure, un vrai Sardanapale, qui ferme l'oreille à toutes les remontrances qu'on lui peut faire, et traite de billevesées tout ce que nous croyons.
Molière, Dom Juan, I, 1.
3 L'orgueil a plus de part que la bonté aux remontrances que nous faisons à ceux qui commettent des fautes, et nous ne les reprenons pas tant pour les en corriger, que pour leur persuader que nous en sommes exempts.
La Rochefoucauld, Maximes, 37.
4 (…) ce qui l'importunait, c'est seulement mes remontrances, me laissait-elle entendre (car jamais il n'y eut la moindre explication entre nous).
Gide, Et nunc manet in te, p. 62.
(Par ext.). Récrimination. || Pointes (cit. 25), allusions et remontrances à l'adresse des gouvernants.
2 (1636). Hist. (Au sing.). Discours par lequel le parlement représentait au roi les inconvénients d'un édit, d'une loi; faculté d'adresser au roi de tels discours. Supplication. || Droit de remontrance du Parlement (cit. 2). || Remontrances parlementaires.Remontrances et doléances des États généraux. Cahier.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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